mercredi 19 janvier 2011

AA: Bajo Caracoles – La cueva de las Manos («  la grotte des mains »)

Quoi de particulier à Bajo Caracoles? D'après Chatwin, dans son célèbre En Patagonie, ce serait un « carrefour insignifiant ». En effet, ce n'est pas grand chose de plus à part la « pause-pipi » des voyageurs entre El Chalten et Perito Moreno. Toutefois, il ne faut pas négliger l'usage indispensable de cette halte, car c'est la seule station essence à environ 250 km à la ronde.

(Surtout, ne jamais oublier de faire de l'essence en Patagonie! Sinon, c'est un très gros risque à prendre! Car celui qui doit effectuer le voyage à pied avec son bidon...)

Bajo Caracoles, ce sont en fait un peu moins d'une dizaine de maisons, ils seraient moins d'une cinquantaine. Il y a un hôtel, qui fait aussi bar-tabac-restaurant-et supérette du village. (la station service lui appartient aussi) il se situe sur l'unique « place ».

Mais ce village est aussi le croisement avec la route pour aller à la Cueva de las Manos.

Site archéologique d'exception, leur « Lascaux » local, car on y trouve des peintures datant de plus de 10 000 ans. Cette technique de peinture sur les murs est très simple et à évoluer au cour du temps.

Au départ, ce n'était que des mains, à plus de 90% des mains gauches (et oui, la majorité étant droitier... il était plus facile d'appliquer sa main gauche). Toutes les mains étaient peintes en négatif. Cela est facilement explicable par la technique. En effet, pour « peindre », ils mélangeait de la terre/ roche, avec de la graisse, mâchait la mixture pour qu'elle soit homogène et la soufflait à l'aide d'un os, ou bois creux sur la main, pur en dessiner le contour.

(Les couleurs de la roche sont incroyables, passant du vert au orange, au rouge... dans des dégradés saisissants)

Beaucoup de mains gauches, quelques rares mains droites. Une main à 6 doigts, des mains minuscules, sûrement d'enfants.

Puis, avec l'évolution... des scènes de chasses, avec des guanacos et des « mini-chasseurs », des symboles géométriques qui ont été analysés comme des « représentations en plan » de la géographie du territoire; des insectes ou animaux-mystère que l'on ne sait décrypter...

Mais dans tous les cas, une technique bien particulière!

Et le site est surprenant, car pour y accéder, on roule en pleine Patagonie, sur une plaine de dizaines de milliers de kilomètres, sans voir énormément de relief. Et d'un coup... une route qui descend, comme pour s'enfoncer dans le creux de la Terre. Et 200 mètres de dénivelé plus bas, une vallée luxuriante, la « vallées des couleurs », avec des restes de la présence des « indiens ».

Et oui, il n'y a pas que les peintures... quand on se promène, on trouve aussi des dizaines de « pointes » de flèches...

mais attention, interdit de les ramasser et de les prendre avec soi!! Ce sont des restes historiques, et on se trouve sur un site protégé, patrimoine de l'Unesco!

Toutefois, ce même site-patrimoine est en fait une propriété privée! Vous vous imaginez la tour Eiffel ou les pyramides d'Egypte dans le jardin?

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